Le Mariage de Figaro

La Folle Journée, ou
le Mariage de Figaro
Image illustrative de l’article Le Mariage de Figaro

Auteur Beaumarchais
Genre Comédie
Nb. d'actes 5
Date d'écriture 1778
Musique de scène Antoine-Laurent Baudron
Date de parution originale 1784
Chorégraphie Jacques-François Deshayes
Date de création en français 27 avril 1784
Lieu de création en français Théâtre de l'Odéon

La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro est une comédie en cinq actes de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais écrite à 46 ans en 1778, lue à la Comédie-Française en 1781, donnée en privé le dans la maison de campagne du comte de Vaudreil à Gennevilliers (dite château de Gennevilliers)[1], mais dont la première représentation officielle publique n'eut lieu que le au théâtre François (aujourd'hui théâtre de l'Odéon), après plusieurs années de censure[2] : ce fut un triomphe, un événement, et l'occasion de polémiques. 68 représentations suivirent en huit mois[1]. La comédie contenait également de la musique (airs chantés ou pièces instrumentales), composée par Antoine-Laurent Baudron, et des ballets chorégraphiés par Jacques-François Deshayes[3].

Chef-d’œuvre du théâtre français et universel, la pièce est en effet considérée, par sa dénonciation des privilèges archaïques de la noblesse et plus particulièrement de l'aristocratie, comme l’un des signes avant-coureurs de la Révolution française, donc comme une œuvre politique et satire de la société inégalitaire et de la justice vénale d'Ancien Régime. Louis XVI la qualifia « d'exécrable, qui se joue de tout ce qui est respectable » et dont « la représentation ne pourrait qu'être une inconséquence fâcheuse, sauf si la Bastille était détruite ». On attribue au grand révolutionnaire Danton le verdict « Figaro a tué la noblesse ! », et à Napoléon la sentence : « C'est déjà la Révolution en action ! ».

C'est aussi une œuvre comique au rythme endiablé (la « folie » enfiévrée de la « Folle journée » illustre le comique de répétition, de mots ou de gestes : l'huissier glapit, se lève et rassied comme un pantin pour calmer l'audience ; Brid'oison bégaie ; jeu muet des pantomimes ; « God-dam » de la scène 5 acte III) ; le comique de situation d'une pièce à surprises (quiproquos, péripéties cascadantes, coups de théâtre et rebondissements trépidants autant qu'invraisemblables, déguisements, identités échangées) ; le comique de caractère (Brid'oison juge incapable et sot : le procès qu'il anime est une parodie de justice ; Bartholo médecin et avocat pédant, prétentieux, ridicule ; bonne humeur générale de la pièce grâce à la fraîcheur du jeune, sympathique et délicieux Chérubin, aussi grâce aux danses qui animent la représentation : séguedille, fandango).

Cette pétulante comédie d'intrigues, de mœurs et de caractères rencontre aussi le drame bourgeois préfiguré par Molière, théorisé par Diderot (où les problèmes de société, les questions d'argent, d'âge et de mariage, les différences entre les classes sociales et les générations, s'enracinent dans la trivialité et le langage de la vie quotidienne, avec un souci de vérité et de réalisme ; de la matérialité de la « vraie vie » surgissent la question sociale, le questionnement moral, voire le pathétique). Dans la lignée de Molière, c'est aussi une comédie de maître et de valet, avec un jeu de miroir déformant entre les deux caractères et positions.

Beaumarchais y réintègre en scène les principaux personnages de la première pièce de la trilogie Le Roman de la famille Almaviva, située en Andalousie (sud de l'Espagne), Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile (1775) : le barbier Figaro, devenu concierge du comte, le comte Almaviva et Rosine, appelée maintenant la comtesse. Bartholo, autre personnage essentiel de la première pièce, joue ici un rôle beaucoup plus secondaire. Deux ans après sa première représentation, la pièce a été adaptée en opéra par Mozart et Lorenzo da Ponte sous le titre Le nozze di Figaro (Les Noces de Figaro).

Une troisième pièce viendra clore la trilogie en 1792 : L'Autre Tartuffe ou la Mère coupable.

  1. a et b [Petitfils 2005] Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, éd. Perrin, (réimpr. 2010, coll. tempus), 1100 p. (ISBN 2262064040 et 978-2262064044), p. 563.
  2. [Le Fol et al. 2022] Sébastien Le Fol (dir.) et al., La fabrique du chef-d'œuvre : Comment naissent les classiques, Paris, éd. Perrin, , 419 p., sur books.google.fr (lire en ligne), p. 145.
  3. Matthieu Franchin, « À la recherche de la musique du Mariage de Figaro : découverte d’une nouvelle partition à Bordeaux », Revue d’Histoire littéraire de la France, nos 2, 121e année, 2–2021,‎ , p. 279-299 (ISBN 978-2-406-11765-0, EAN 9782406117650, ISSN 0035-2411, DOI 10.15122/isbn.978-2-406-11766-7, JSTOR 27012630, lire en ligne Accès limité)

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